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... Et voyez-vous, ma chère Nancy, il faut toujours être prête à réviser ce qu'on prenait pour des certitudes, Ainsi, j'ai appris, on vous a appris qu'un meurtre se révélait un acte grave entraînant d'épouvantables complications pour son auteur, même quand il se trouvait en état de légitime défense. Eh bien ! chérie, il n'en est rien, ce sont des histoires de journalistes ! La preuve, c'est que pas plus tard que tout à l'heure — enfin je veux dire au début de l'après-midi — j'ai occis un citoyen d'un quelconque pays étranger en lui collant une balle dans la figure. Pour ne pas vous affoler, ma petite Nancy, je dois vous apprendre tout de suite que ce monsieur inconnu essayait de se livrer sur ma personne à des insolences incompatibles avec mon honneur d'Ecossaise (pas celles que vous imaginez). Il s'agissait pour cet individu de faire taire un témoin gênant et vous savez comme moi, Nancy, que pour me faire taire,,. Mais cette performance ne me rend pas pour autant mon honneur perdu et dès que j'aurai terminé cette lettre, je me remettrai en campagne pour tenter de retrouver ce qui m'a été volé. Si je ne réussis pas, j'ignore ce que je deviendrai car je n'oserai jamais réapparaître en vaincue devant sir David Woolish. Toute la réputation de notre sexe est en jeu, ma chère Nancy. Comptez donc sur moi pour me battre jusqu'à l'extrême limite de mes forces et si le malheur voulait que je succombe dans cette lutte, je vous prie de garder un bon souvenir de celle qui signe.

Votre Imogène.

P.-S. Pour ce qui est de l'autre histoire qui me donnait l'espérance de fonder enfin un foyer, mes affaires ne sont pas très avancées. Je vous tiendrai au courant, ma chère Nancy, car de toute façon, vous ne